Caffe Mariani, le St-Henri cool

Caffe Mariani

4450, Notre-Dame Ouest

15$ pour un panini, un grand thé glacé et deux choix de salade.

Je découvre que St-Henri n’est définitivement pas le quartier que je croyais. Euh… je veux pas dire que je suis plein de préjugés! Ceux qui habitent une grande ville comprendront quand je dis qu’il y a des quartiers qu’on connait moins et qu’on fréquente peu. Quand la découverte se fait à l’aide d’un guide épicurien, enthousiaste et séduisant, c’est encore mieux. Dernièrement, c’est le Caffe Mariani que j’ai délicieusement découvert, et à partir d’où je rédige d’ailleurs ce billet.  

Ici, on ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis. Tout en étant sobre, l’endroit a de la personnalité et du style. Plancher sur le rough, câbles de luminaires apparents et mur en bouteille de bière Moosehead donnent au local un côté qui rappelle le caractère partiellement industriel du quartier, compensé par le bois et la brique de la console et des tableaux du menu qui apporte une note plus chaleureuse. La musique change selon l’humeur du moment, souvent du jazz feutré et parfois du surprenant Tom Waits.

Même constat côté bouffe : on n’essaie pas de vous éblouir par des créations approximatives. On se concentre plutôt sur le vite fait bien fait. Très bien fait. Combien de café-restos sans prétention font cuire leur propre jambon? Que ce soit dans un panino jambon (jambon maison, bacon, cheddar vieux, Dijon au miel et verdure) ou dans une classique assiette de déjeuner, c’est à chaque fois avec ravissement que je croque dans la viande parfaitement braisée, moelleuse et savoureuse. Les salades changent régulièrement (celle de choux-fleur au cari ainsi que celle de pommes de terre sont vraiment épatantes) et ne sont jamais décevantes, préparées à partir de légumes frais et croquants, parfaitement assaisonnées sans orgie de sel ou de sucre. Le café est d’excellente qualité, comme la sélection de thé et les limonades maison (essayez celle à la fraise!).

Il me faut un paragraphe pour vous parler des gaufres. Pourquoi? Tout simplement parce qu’elles sont les meilleures que j’ai mangées. Je veux dire, vraiment, de toute ma vie! Sous la surface légèrement craquante se retrouve la mie (ça se peut, de la mie de gaufre? la plus moelleuse jamais vue. Pensez à un croisement entre un beigne frais et un croissant. Avec des oeufs brouillés, du bacon et du sirop d’érable, c’est mon déjeuner de prédilection lorsque MonInvité et moi avons la chance d’être chez Mariani avant la fin du service du déjeuner. Je vous confierai même une chose un peu gênante : après y avoir goûté pour la première fois, j’ai pensé à ces gaufres chaque jour, pendant une semaine, jusqu’à ce que j’y retourne. Chaque. Jour. Sans exception. Obsédé, il fallait que j’y retourne pour m’assurer que je n’avais pas rêvé. Après plusieurs visites, je peux vous assurer que ce n’était pas un accident : les gaufres y sont vraiment aussi bonnes, à chaque fois. Le secret selon Valérie, la coproprio de l’endroit? Sa recette personnelle, dont elle ne révélera qu’un seul ingrédient : le babeurre. Je m’en fous, je ne veux pas le savoir. Il y a de ces choses qui sont si bonnes qu’elles méritent de conserver un certain mystère.

En vrac : le personnel coloré, jeune (et sexy!), le spectre complet de la faune de St-Henri (geeks, hipsters, hippies, tatoués, travailleurs autonomes, travailleurs autonomes-hippies… et autres combinaisons des qualificatifs précédents), l’internet sans fil gratuit, les nombreuses prises murales pour ordinateurs portables, les tabliers du personnel, les carrés au citron, le sourire du gérant, les jasettes avec Max le proprio… etc.

En bref, si vous êtes dans le coin, plutôt que d’opter pour un greasy spoon, arrêtez-vous au Caffe Mariani et mettez l’endroit à l’épreuve, je vous garantis que vous me remercierez!